La Glaciologie : banquise & icebergs

Les eaux de l’Océan Austral gèlent à une température négative d’environ – 1,8ºC selon la salinité qu’elles présentent. Plus la concentration de sel est grande et plus la température doit être basse pour que l’eau se fige. Chaque hiver, une couche de glace de 1 à 3 mètres d’épaisseur et s’étendant sur 100 à 200 km au large des côtes se forme sur la mer australe : la banquise.

Formation de banquise

Les cristaux de glace apparaissent à la surface des eaux froides et, par temps calme, s’agglutinent pour former une structure fibreuse appelée en anglais « young ice » (jeune glace).
Très souvent, les remous de l’océan brisent ces premières formations en menus morceaux qui, au fil du temps, viennent à s’agglomérer de nouveau pour constituer de petites plaques de glace grossièrement circulaires, la glace en crêpe ou « pancake ice ». À mesure que la température extérieure s’abaisse au cours de l’hiver, de nouveaux cristaux de glace apparaissent et les crêpes solidifiées les unes aux autres forment alors une couche de glace de quelques centimètres d’épaisseur à la surface de l’eau.
Lorsque cette dernière se rattache au rivage, elle prend le terme de « fast ice » et s’épaissira lentement jusqu’à devenir la banquise à proprement parler.

Lorsque les courants océaniques, tempêtes et marées gondolent et finissent par rompre la banquise, la glace s’ouvre et se fragmente en grandes plaques.
C’est ce que l’on appelle le pack. On trouve souvent sur le pack des mammifères marins se prélassant au soleil. Les couloirs ainsi ouverts donnent aux manchots et aux phoques un accès aux aires de reproduction, et les navires progressent alors en « eaux libres » (open waters en anglais).
La concentration du pack est fréquente en mer de Weddell, mer de Ross et sur la côte pacifique de l’Antarctique occidental. En hiver, il peut s’étendre sur 800 km au large des côtes continentales.

La calotte glacière antarctique

La banquise est une étendue de mer gelée à ne pas confondre avec l’inlandsis c’est-à-dire la banquise continentale ou calotte glacière. À l’heure actuelle, l’inlandsis antarctique représente à lui seul 80% des réserves d’eau douce mondiale.
Il s’est formé au cours d’une longue période durant laquelle la Terre est devenue graduellement plus froide. Cette période commença il y a environ 150 millions d’années pour continuer jusqu’à il y a approximativement 3 millions d’années.

Bay ice et barrières de glace

Lorsque l’été austral est relativement « froid », la banquise demeure sur certaines aires côtières d’une année sur l’autre. Elle forme alors une baie de glace, bay ice en anglais.
Lorsque l’existence de celle-ci persiste plusieurs années de suite, elle peut être amenée à former une barrière de glace nourrie par l’accumulation de neige. Certaines extensions marines de glaciers continentaux provoquèrent également la constitution de barrières. Les plus petites d’entre elles mesurent 50 à 300 mètres d’épaisseur.
Les plus grandes, comme la barrière de Ross, mesurent plus de 1000 mètres. Sous l’effet de l’avancée du glacier, de colossaux morceaux se séparent de leur front : les icebergs.

Icebergs

Les icebergs portent des noms différents suivant leur taille et leur forme. Certains dits tabulaires se détachent des barrières de glace et sont en général gigantesques : ils présentent une forme plate et peuvent mesurer plusieurs km2, leur longueur étant au moins 5 fois supérieure à leur hauteur dans leur partie visible.

Le plus grand iceberg jamais enregistré s’est détaché de la barrière de Ross en mars 2000. Il mesurait 286 km de long sur 40 km de large. Au terme de quelques mois, il se disloqua en plusieurs morceaux. Six ans après, certains blocs de glace étaient encore présents en mer de Ross.

La plupart de ces icebergs gigantesques proviennent de la barrière de Ross (dont la superficie est équivalente à celle de l’Espagne). D’autres se séparent de la barrière Ronne-Filchner en mer de Weddell. Le courant circumpolaire antarctique les pousse en général en direction de la Géorgie du Sud. Mais certains s’égarent au nord de la Péninsule dans l’Antarctic Sound pour former l’Allée des Icebergs.

Tous les icebergs ne présentent pas un caractère démesuré. Pour en recevoir le nom, ils doivent néanmoins mesurer une hauteur visible minimum de 5 mètres et un volume de 100 m2 au dessous desquels ils sont considérés comme de simples fragments. La majeure partie du temps, la partie visible ne représente qu’un sixième à un quart du volume total de l’iceberg.
Diverses informations sur son âge, sa densité et le taux d’air contenu dans la glace peuvent se déduire de sa couleur. On observe parfois des lignes de flottaison horizontales ou obliques témoignant de différents niveaux provoqués par la fonte partielle de l’iceberg, qui s’incline parfois pour ajuster son centre de gravité.

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