Divisions territoriales et conflits en Patagonie, au Chili et en Argentine
Depuis la colonisation, les désignations des frontières entre les deux pays ont toujours été conflictuelles même si depuis 1984, l’intensité des litiges a fortement diminué voire disparu il reste des zones frontalières non définies.
La Région d’Araucanie
Cette région du Sud du Chili connu un processus progressif d’incorporation à travers la construction de forts, l’installation de colons et de troupes militaires et la réalisation de parlements. Le Chili renonce au territoire de la Patagonie orientale et de la Puna d’Atacama et les cède à l’Argentine après le traité de 1881. Au niveau international, sous arbitrage britannique, on résout les problèmes de frontières avec l’Argentine dans la zone australe des Andes. Ce litige porte sur le tracé de la frontière, le Chili prétendant que celle-ci suit la ligne de partage des eaux, alors que l’Argentine défend le principe des plus hautes cimes. Ces deux lignes ne coïncident pas dans cette zone.
La Reine Élisabeth II du Royaume-Uni octroie les îles Lennox, Nueva et Picton au Chili, îles dont la souveraineté est disputée par le Pérou. Les deux pays se sont engagés à accepter l’arbitrage britannique, en 1967. Cependant Jorge Rafael Videla déclare le jugement nul, et la possibilité d’une guerre avec l’Argentine est imminente. Il faut ajouter la possibilité d’un cuadrillazo (guerre avec l’Argentine, le Pérou et la Bolivie). Éclate le conflit du Beagle, dans lequel le Chili est opposé à l’Argentine. Le Chili tente de résoudre le différend par la médiation du pape Paul VI, mais sa mort et celle de son successeur, Jean-Paul Ier, aggravent la situation. Les troupes chiliennes sont mobilisées à Punta Arenas. La marine chilienne lève l’ancre pour aller s’affronter à celle de l’Argentine, le 22 décembre 1978. Une tempête dans les eaux de Patagonie évite le premier affrontement, tandis que Jean-Paul II appelle, via les médias, à une médiation entre les deux pays, laquelle est acceptée par l’Argentine. Le conflit sera finalement réglé par le « traité de Paix et d’Armistice », signé le 29 novembre 1984 au Vatican.
Les Îles Malouines
l’Argentine obtint son indépendance de l’Espagne en 1816 et occupa les îles en 1820 avec une colonie pénitentiaire qui fut rapidement abandonnée. En 1833, le Royaume-Uni y établit une colonie, mais l’Argentine maintient depuis sa revendication territoriale. En 1981, les militaires argentins alors au pouvoir, qui étaient confrontés à une grave crise économique, voulaient redorer leur blason par un coup d’éclat en s’emparant des îles Malouines en exaltant le nationalisme de leurs compatriotes. Éclate alors la guerre des Malouines en avril 1982. En 2009, l’Argentine a remis la délimitation de son plateau continental à l’ONU qui inclut les Malouines revendiquées depuis 1833 par les Britanniques.
Externalisation des terres et controverses
La réalisation en 2004-2005 de la première enquête argentine sur les Peuples Amérindiens, après que, dès 1895, les recensements nationaux eurent cessé de considérer la présence des amérindiens dans le pays, redonne aux Amérindiens la légitimité de réclamer leur terres ancestrales. Dans la province de Neuquén, 2 800 familles Mapuches ont entrepris la récupération de 120 000 hectares de Pulmari. Dans la province de Chubut des Mapuches revendiquent des droits de propriété de terres comprises dans les 900 000 hectares de l’estancia appartenant à l’entreprise Benetton. Ted Turner possède 5 000 hectares dans le parc national Nahuel Huapi et y interdit l’accès au Río Traful ; le milliardaire Joe Lewis, qui possède 14 000 hectares près de El Bolsón refuse l’accès au lac Escondido. Cependant en 2002, Douglas Tompkins, fondateur de The North Face, offre à l’Argentine 62 200 hectares pour la création du parc national Monte Leó.